La Régence à Paris (1715-1723) : exposition à Carnavalet

Le mot de Voltaire, bien illustré par le film Que la fête commence est connu et terrible au sujet de la Régence : période où l’on fit tout excepté pénitence. Il est toutefois postérieur (La Pucelle d’Orléans, pièce de 1752) et ne saurait résumer à lui seul cette époque assez riche qui coïncide avec la minorité du jeune Louis XV. Dominé par le duc d’Orléans, cet épisode bref mais fondateur vient justement d’être à nouveau mis en lumière dans une passionnante exposition qui se termine au musée Carnavalet. À travers plus de 200 œuvres variées, celle-ci insiste sur son caractère parisien, ce qui est logique vu le lieu. Toutefois le reste du royaume apparaît en filigrane et, surtout, le ton sort des sentiers battus. Si l’indéniable côté libertin du Régent n’est pas oublié, il ne constitue toutefois pas le cœur de l’exposition, bien menée et présentée. On y découvre ainsi un prince passionnant, fin politique, dessinateur, compositeur (certains de ses morceaux sont même joués) et mécène.

Au-delà de sa personnalité, les salles alternent entre thématique et chronologie, n’oubliant aucun aspect de la Régence : éclosion des Lumières, vie artistique, relations diplomatiques, projets urbanistiques dans Paris, et bien sûr enjeux politiques pendant les années où le roi est encore un enfant. Ainsi, les futures querelles avec le Parlement de Paris trouvent leur illustration, comme les premières condamnations d’un certain Arouet (Voltaire). Les œuvres choisies sont à propos, intéressantes et permettent d’en savoir plus sur ce moment assez court de l’histoire de France mais très important. Cette exposition rejoint parfaitement celle faite il y a quelques mois par le château de Versailles, sur les passions de Louis XV, monarque qui revient, à juste titre, au centre de l’attention depuis quelque temps. Pour aller plus loin, quelques photos (toutes de l’auteur, 20/02/24) et deux ouvrages.

Bibliographie sélective :

Je recommande la lecture de la longue biographie de Michel Antoine, consacrée à Louis XV :

ANTOINE Michel, Louis XV, Paris, Fayard, coll. « Pluriel », 2006, 1050 pages.

Et celle du Régent de Dupilet :

DUPILET Alexandre, Le Régent: Philippe d’Orléans, l’héritier du Roi-Soleil, Paris, Tallandier, coll. « Texto », 2024, 656 p.

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